La Greffe de cheveux

L’INTERVENTION DE GREFFE DE CHEVEUX

Principe fondamental :

Il s’agit de la solution chirurgicale, seule efficace à ce jour, pour le traitement de la calvitie. Son principe, ultra simple, consiste à déplacer des cheveux depuis une zone chevelue sur une zone dégarnie.
Cependant, il faut garder à l’esprit que ce déplacement des racines de cheveux, ne modifie en rien leur durée de vie. D’où la prudence nécessaire dans le choix des cheveux à utiliser pour le comblement des zones glabres. En effet si un cheveu destiné à chuter dans un avenir proche est prélevé par mégarde, quel que soit son prochain emplacement, il chutera dans les mêmes délais.

Stratégie :

Une consultation médicale préalable doit toujours avoir lieu.
Au cours de celle ci, seront explorés les antécédents médicaux et chirurgicaux du patient.
Un des principaux buts de celle ci, est d’éliminer toutes causes d’alopécie d’origine pathologique autre que l’alopécie androgénique. Certaines causes pouvant être traitées avec succès par un traitement médicamenteux et d’autres encore qui ne sont que transitoires, rendant inutile la greffe.
Pour cela le chirurgien remet une prescription d’examen de sang à la recherche de l’une de ces causes.
Il faut ensuite établir une stratégie de correction de la calvitie.
Après avoir expliqué au patient le déroulement  de l’opération qu’il doit subir, lui avoir indiqué les différentes étapes (prélèvement, préparation des greffons, ré implantation..), il va falloir établir un plan pour mener à bien cette correction.
La calvitie est une « maladie » qui évolue durant toute une vie et dont la vitesse de propagation est assez variable d’un patient à l’autre. Pour essayer de la prévoir, on ne peut s’appuyer que sur les antécédents familiaux du patient et sur sa propre évolution.
Un patient jeune déjà dégarni (moins de trente ans) dont toute la famille souffre de calvitie sévère sera plus rapidement  et plus gravement atteint.
Il sera donc nécessaire d’être extrêmement prudent dans la stratégie de greffe.
La plupart des cheveux encore présents sur la couronne seront appelés à chuter dans les années à venir, tout au moins dans la partie haute de celle ci. Il faudra donc l’expliquer au patient afin d’éviter une greffe inutile.
Par ailleurs, le « réservoir » potentiel de cheveux n’est pas inépuisable. Si la zone dégarnie est très supérieure en surface, à la partie chevelue, il faut mettre en garde celui ci que l’on ne pourra pas traiter la totalité de sa calvitie, par manque de greffons.
Juste un mot à ce niveau sur les autres techniques chirurgicales de la calvitie.
Pour pallier cette différence de surface, certains pratiquent une réduction de tonsure.
Cela consiste à retirer une partie du cuir chevelu pans sa partie glabre afin de réduire celle ci, et donc par là même, réduire le nombre de greffons nécessaires à la couverture de la calvitie.
Nous passerons sur la même technique associée au gonflement de ballonnets sous la peau pour « gagner » davantage sur l’élasticité de la peau et pouvoir ainsi réduire au mieux cette zone dégarnie.
Malheureusement, nous avons abandonné cette technique toujours pratiquée par certains spécialistes, en raison des résultats peu esthétiques obtenus.
Un mot également de la technique des lambeaux dont le principe est de déplacer « en bloc » une bande de cuir chevelu avec ses cheveux et  de lui faire subir une rotation pour amener  cette partie chevelue sur une zone dégarnie. Les résultats obtenus sont purement et simplement inesthétique sans le moindre aspect naturel à la différence des greffes.

Déroulement de l’intervention en quatre phases :

1-Le prélèvement :

Il peut se pratiquer soit par bandelette soit par « carottage » (FUE).
Pour la FUE (Follicular Unit Extract), un emporte pièce cylindrique (punch) retire une carotte de cuir chevelu avec la ou les racines incluses. Un implanteur est ensuite utilisé pour placer ce greffon dans sa future destination.
Nous avons affaire en fait à une réactualisation de la toute première technique de greffe.
Censée supprimer la cicatrice du prélèvement, elle laisse en fait une multitude de points témoignant de l’opération (aspect mité).
A noter par ailleurs que chaque punch (plus de mille en tout) peut être à l’origine du traumatisme des follicules voisins. On comprends alors pourquoi cette technique n’a que très peu d’adeptes.

Avec les bandelettes, la découpe retire «  en bloc » un ou plusieurs fragments de cuir chevelu qui seront ensuite redécoupées jusqu’à obtenir des greffons de un, deux ou trois cheveux.
La suture qui sera pratiquée ensuite ne laissera comme cicatrice qu’une fine ligne blanche cachée au sein des cheveux.

2-La découpe des greffons :

A l’aide de lunettes loupes ou de microscopes, chaque prélèvement sera divisé en autant de micro greffons dont la taille dépendra de la stratégie envisagée.
Pour une tonsure, des greffons de 3 ou 4 unités seront préférés. Pour une zone frontale, directement exposée au regard, des greffons de 1 ou 2 unités seront utilisés.

3-Les sites receveurs :

C’est là que seront placés les futurs cheveux.
Ils peuvent être pratiqués soit au punch (bistouri cylindrique) donnant alors des pastilles de 2 mm de diamètre, dans lesquels on insèrera les greffons.
Soit  à l’aide d’une fente pratiquée par une aiguille spéciale.

4-Mise en place des greffons:

Elle revêt une importance capitale pour le résultat final. Munies de micro-pinces spéciales, les assistantes vont devoir installer un à un les centaines voire les milliers de greffons durant cette phase. En les saisissant par leur base elles vont les entrainer au fond de l’incision préalablement faite afin de les fixer de manière sûre.
Ce geste ne prend que quelques secondes mais il est répété plusieurs centaines de fois, ce qui explique pourquoi la mise en place des greffons dure en moyenne 2 bonnes heures. Pendant ce temps, le patient qui est allongé sur le dos demi assis,  a la possibilité de visionner un DVD de son choix ou d’écouter un morceaux de musique sur une chaine HiFi. Certains préfèrent encore bavarder avec notre équipe…

Les suites opératoires :

En ce qui concerne les jours suivants la greffe de cheveux, un traitement est prescrit pour sécuriser l’intervention et calmer un éventuel inconfort.
Le patient est autorisé à se laver les cheveux à partir du 3ème jour. Les fils de suture de la zone de prélèvement sont retirés 12 jours après.
Des croûtes se forment au bout de quelques heures qui persisteront 10 jours environ. Les nouveaux cheveux commenceront à pousser à partir du 3ème mois, et ce sans jamais s’arrêter.